Au Japon il y a longtemps que l’on classe  «  trésor national vivant » de vieux artistes, artisans, ouvriers, etc. Tous maîtres, héritiers de traditions du passé glorieux que le Japon ne veut pas perdre. On ne se contente pas de les honorer et de leur remettre une médaille ou un ruban avant de les replonger dans l’oubli. On subventionne ce “patrimoine vivant” pour que leur fin soit heureuse et aisée, et en échange on leur demande de bien vouloir transmettre leur savoir pour les générations futures. Il y a eu plusieurs reportages télévisés sur ces “trésors vivants” japonais, où l’on retrouve pêle-mêle un fondeur de cloches en bronze de quatre-vingt-deux ans, une geisha de quatre-vingt-sept ans, un pêcheur au cormoran de quatre-vingts ans, des laqueurs, graveurs de soixante-cinq, soixante-dix ans et plus, etc.      
En karaté, il existe un Français octogénaire, qui a décidé de parler et de transmettre ce qui lui a permis d’être ce qu’il est. Car il est le plus haut gradé en karaté en Europe:
Si les maîtres japonais lui ont délivré un si haut grade ce n’est pas sans raison. Du moins on peut le supposer, sinon autant dire que tous les gradés japonais sont fantaisistes.

En outre parmi la dizaine de neuvième ou dixième dan karaté japonais vivants au Japon, certains ont une expérience du judo, kendo du fait que ces disciplines étaient obligatoires dans les écoles. Mais l’esprit japonais étant toujours favorable à la spécialisation, aucun maître japonais n’a comme ce Français une maîtrise avancée des principaux arts martiaux japonais-chinois, et des sports de combat Occidentaux... On peut compter sur les doigts d’une seule main les maîtres japonais, hauts gradés en karaté, qui ont aussi de hauts grades en judo et dans d'autres disciplines martiales. Ce dixième dan français a donc une vision des arts martiaux qui sort de l’ordinaire.

Il fut le pionnier du karaté, dans les années 1950 et 1965. S’il n’avait existé, tout serait différent en karaté français, styles, professeurs, dirigeants, presque tous issus du dojo de Maître Plée, ou élèves des élèves de Maître Plée. En outre, il donna quinze ans d’avance à notre karaté en faisant venir à ses frais une quinzaine d’experts japonais pour sa propre instruction, après les avoir choisis sur place, au Japon. Si le karaté Shotokan est si bien implanté en Europe, c’est parce que Maître Plée le choisit et le diffusa. Mais le plus important et intéressant c’est qu’il fit tout cela pour sa propre progression. Et que cette progression a été si appréciée au Japon que les plus hautes distinctions lui ont été décernées.

Henry Plée est le père du karaté européen, l’occidental le plus âgé et le plus haut gradé actuel en karaté. Il a plus de soixante ans d’expérience en sports de combat, dont cinquante ans d’arts martiaux.

non seulement c’est le seul le dixième dan hors du Japon mais en plus il est occidental.
Page suivante